- MAURICE - Actualité (1990-1996)
- MAURICE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de MauriceAu cours de l’été de 1990, le Mouvement socialiste mauricien (M.S.M.) d’Aneerood Jugnauth, Premier ministre depuis 1982, conclut une alliance avec le Mouvement militant mauricien (M.M.M.). Aux termes de cet accord, Maurice (dont le chef de l’État est encore la reine d’Angleterre) deviendrait une république et Paul Bérenger, chef du M.M.M., pourrait en espérer la présidence. Après la dissolution de l’Assemblée en août, le M.M.M. entre au gouvernement en septembre, tandis que le Parti travailliste quitte la coalition gouvernementale. En septembre 1991, la coalition M.M.M.-M.S.M. obtient 57 sièges (sur les 62 membres élus) de l’Assemblée législative. Le 10 décembre, un projet de loi donne à Maurice le statut de république à partir du 12 mars 1992. Après 3 mois d’intérim exercé par le gouverneur, Veerasamy Ringadoo, Cassam Uteem est élu par l’Assemblée le 30 juin 1992 à la tête de l’État. Dès août 1993, P. Bérenger, qui cohabite mal avec A. Jugnauth, est chassé du gouvernement; le M.M.M. se scinde peu après, une partie entrant dans l’opposition tandis que l’autre reste au gouvernement derrière le vice-Premier ministre.Depuis 1984, Maurice a connu une croissance de près de 7 p. 100 par an; ce rythme ne se ralentit qu’en 1991, à cause de la lutte contre l’inflation, et en 1993, en raison d’une récession dans le textile. Au succès de l’industrie du tourisme, des zones de libre-échange et des zones franches industrielles, qui ont permis de rendre l’économie moins dépendante de l’industrie sucrière, s’ajoute depuis 1989 la croissance du secteur financier, avec l’accueil de banques offshore. La politique de formation n’a pas obtenu les résultats escomptés et, depuis la fin des années 1980, Maurice a de plus en plus de mal à financer la croissance et la diversification de son économie. Le textile, qui représente une part essentielle des exportations, subit une concurrence accrue de la part des pays de l’Asie du Sud-Est.La fin de la guerre froide a renforcé la volonté des Mauriciens de faire reconnaître leur souveraineté sur l’île de Diego Garcia (dans l’archipel des Chagos), cédée en 1966 par le Royaume-Uni aux États-Unis pour y établir une base militaire.Lors des élections législatives anticipées du 20 décembre 1995, provoquées par une crise parlementaire, la coalition d’opposition formée par le Parti travailliste mauricien de Navin Ramgoolam et le M.M.M. de P. Bérenger remporte les 60 sièges en jeu. L’alliance dirigée par le Premier ministre sortant, A. Jugnauth, qui regroupe le M.S.M. et le Renouveau militant mauricien, n’est plus représentée. N. Ramgoolam devient Premier ministre.
Encyclopédie Universelle. 2012.